Voici ce que nous savons de l’engagement dans la résistance de Henri Calindre, Louis Chérel, membres du groupe MAB-BOA de Ploërmel, et de Lionel Dorléans, Paul Hervy et René Salomon leurs camarades de combat, membres du réseau Vengeance :
Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1942, un avion britannique parachutait au dessus de l’étang au Duc, près de Ploërmel, à la demande du Colonel Passy, chef du B.C.R.A, la mission Cockle (coquillage), dite « Mission aérienne Bretagne » (M.A.B.) pour organiser et armer la résistance à partir du centre de la Bretagne. Les deux hommes qui la composaient, porteurs de 500 000 F chacun, étaient Guy Lenfant, un ancien du réseau de la Confrérie notre Dame, crée par Gilbert Renaud, alias « Rémy », devenu agent du B.C.R.A, et un radio, originaire d’Auxerre, André Rapin, désigné comme M.A.B. W. Dés son arrivée, à Ploërmel, Guy Lenfant, qui avait habité dans cette ville, sollicitait l’ aide d’ un ami, Honoré Chamaillard, alias Nono, qu’il avait revu en prison à Vannes, en mars 1941. Ce dernier avait en effet été arrêté pour avoir, avec le mécanicien Louis Chérel, alias Petit Louis, remis sur le monument aux morts de la ville le coq terrassant l’aigle, que les Allemands avaient fait enlever au début de l’occupation.
C’est ainsi qu’une section du Bureau des Opérations Aériennes (B.O.A) était constituée à Ploërmel à partir de janvier 1943 autour d’Honoré Chamaillard. Celui-ci avait plus particulièrement pour mission de rechercher des terrains de parachutages et des lieux pour constituer des dépôts d’armes. Il lui fallait également recruter un agent de liaison et des volontaires pour les opérations. Dans cette section, allaient se retrouver le lieutenant de gendarmerie Théophile Guillo, alias Chuais, et son fils Joseph, Louis Cherel, ainsi qu’ Henri Calindre, alias Mistringue, né à Ploërmel, le 21 mars 1907. Ce dernier y était secrétaire de mairie, lorsqu’il fut mobilisé en 1939. Après sa démobilisation, en février 1942, il reprenait son poste à la mairie et y devenait chef du bureau de ravitaillement.
Voici comment, le docteur François Wetterwald alias Bélier ou Masson, créateur de ce réseau avec Victor Dupont définissait celui-ci dans l’ouvrage qu’il lui consacra, publié en 1947 :
Le mouvement Vengeance a formé, dans son ensemble, un tout complexe. Il est assez difficile de définir avec exactitude ce qui revient en propre au Renseignement, à l’Action et à l’Evasion jusqu’à la fin de l’année 1942, les activités de nos premiers compagnons s’intriquant pendant toute la période initiale. Début 1943, on put séparer nettement le réseau de renseignements Turma et l’Action : Corps Francs proprement dits. Mais, en même temps, de nombreuses équipes de parachutage étaient mises à la disposition du B.O.A, et, dans le courant de l’année, les Corps Francs S.N.C.F s’organisaient. Les sections départementales et leurs responsables prirent une part effective à la constitution de l’Armée Secrète, à partir de septembre 1943, et dans la première moitié de 1944, nos divers formations devaient s’intégrer dans le cadre des F.F.I pour, finalement, prendre une part importante aux combats de la Libération.
Extrait de l’ouvrage mis en ligne sur le site Turma Vengeance
Dans la Résistance, celui-ci conservait son nom de scène, Mystringue, sous lequel, avant guerre, il présentait des pièces en patois qu’il interprétait lui-même.
Henri Calindre appartenait également aux Corps Francs « Vengeance » ; Ce réseau était issu, en janvier 1943 de l’éclatement du réseau de Renseignements Turma qui avait travaillé pour le Service de Renseignements Air de Vichy jusqu’à l’invasion de la zone Sud, le 11 novembre 1942.
Faisaient également partie de Vengeance, Lionel Dorléans, né le 30 novembre 1924, Paul Hervy, né le 8 février 1926 à Malestroit, et René - Guy Salomon, né le 7 décembre 1921 à Paris
Le père de ce dernier, grand mutilé de la guerre 1914.1918, était en effet un des responsables nationaux de ce mouvement, plus particulièrement chargé du recrutement et René Salomon, sous le pseudonyme de « Corentin », était agent de liaison, notamment avec La Bretagne.
Pour le groupe B.O.A, à partir du mois de janvier 1943 Louis Cherel recrutait notamment Jean Garin, Henri Jego, Pierre Lerat, Jean Colin, Bernard Fortin, Mathurin Deriano, Michel Collobert et Emile Guimard de Lizio, ainsi que Pierre Mahieux. Dès février 1943, l’équipe de Ploërmel organisait une quinzaine de parachutages.
Le premier eut lieu sur le terrain Pêche à Quéhéon, ferme d’Eugène Garin. D’autres eurent lieu dans les environs, à Campénéac, Loyat, Guillac, Lizio.Les parachutages étant terminés, et les containers camoufles, il fallait ensuite transporter les armes, les inventorier et les cacher en lieux sûrs. L’inventaire des dépôts, dressé par Henri Calindre, était ensuite remis à Emile Guimard qui faisait la répartition des armes pour les autres groupes du Morbihan.
Parallèlement, en juillet 1943, Victor Oliveaux, alias Thomas, domicilié à Ploërmel, était recruté pour les corps francs Vengeance, par le commandant Salomon et son fils Corentin.
Enfin, par l’intermédiaire de Chuais et du Commandant Guillaudot, alias Yodi, responsable de la « France Combattante » pour le Morbihan, et responsable aussi du renseignement dans la section de commandement du réseau Cockle-Mab, des contacts furent également noués avec les membres du réseau Service National Maquis dirigé notamment par Pierre Ferrand, alias Emile et Henri Bouret. Ainsi, Joseph Guillo, fils du lieutenant Guillo et Louis Chérel furent amenés, fin 1943, à participer à des transports d’arme pour fournir le maquis de Poulmain dirigé par Louis Ferrand.
À partir de janvier 1944, suite à une infiltration du réseau Turma par des agents de la Gestapo, la répression s’abattait sur les différents groupes Turma - Vengeance.
Le 3 janvier 1944, le recteur de Pont‑Aven, l’abbé Joseph Tanguy, l’un des premiers membres de Vengeance en Bretagne, et son vicaire étaient arrêtés à la suite d’une dénonciation. La Gestapo parvenait à découvrir l’identité des chefs du mouvement. Le 6 février 1944, l’arrestation, à Quimper, du chef de région, Guy Faucheux alias Max et des frères Henri et Pierre Le Guennec alias Marc et Gildas décapitait Vengeance. Victor Oliveaux échappait aux recherches mais son père Firmin âgé de 76 ans, domicilié lui aussi à Ploërmel, était arrêté par les Allemands en lieu et place de son fils en fuite. Condamné à la déportation, il mourrait à l’hôpital de Tours où les Allemands avaient accepté de le faire soigner.
Après l’attaque, le 10 février 1944, par des géorgiens encadrés par des officiers allemands, du maquis de Poulmain, la traque aux résistants se généralisait. Ainsi, la découverte sur un chantier à Caudan d’un dépôt d’armes constitué par un groupe de résistants employés à l’« Entreprise industrielle » sise à Ploërmel provoquait une série d’arrestations.
Le samedi 19 février 1944, Lionel Dorléans, René Salomon et Paul Hervy, étaient appréhendés à la gare de Ploërmel, à leur descente de l’autocar. Paul Hervy, relâché une première fois, était de nouveau arrêté le 29 février avec le dessinateur Robert Turpin qui commandait le groupe de Caudan. Robert Turpin était à son tour relâché le 3 mars puis arrêté une seconde fois le 7 mars et condamné à la déportation d’où il ne reviendrait pas.
Le 22 février 1944, Louis Chérel et Henri Calindre, au retour d’une mission à Rennes, étaient victimes d’un accident au cours duquel ils étaient blessés tous les deux grièvement. Vraisemblablement dénoncés, ils étaient arrêtés le 3 mars à l’hôpital, et transportés à la prison de Vannes, malgré les protestations du médecin traitant.
Les Allemands bien renseignés apparemment continuaient leurs recherches des membres du réseau. Ils se rendaient le 4 mars, à Lizio chez Emile Guimard, pour y effectuer des perquisitions qui restaient tout d’abord infructueuses.
Manifestement, les allemands obtenaient d’autres informations, puisque dès le 9 mars 1944, ils se rendaient au village de Guinard en Campénéac où se trouvait un dépôt d’armes dans la ferme des époux Méance. Or, au même moment, Joseph Guillo et René Chantrel, dans le jardin duquel des armes avaient été cachées, à La Moriçaie en Ploërmel parvenaient en Campénéac, espérant pouvoir y entreposer les armes qu’ils transportaient dans une charrette conduite par le jeune Paul Éon. Il étaient surpris et arrêtés par des allemands qui perquisitionnaient la ferme. Parmi les fermiers, Mme Méance et sa fille ainsi qu’Émile Launay étaient également arrêtés tandis qu’Eugène Méance et les fils Launay pouvaient s’échapper malgré les coups de feu.
Les Allemands saisissaient 300 kg d’explosifs, 15 mitraillettes, quelques revolvers et des milliers de cartouches. Toutes les personnes arrêtées étaient déportées, seul René Chantrel reviendrait des camps.
Quant au père de Petit Louis, Joseph Chérel, âgé de 56 ans, après avoir été arrêté une première fois par la Gestapo, et condamné à trois mois de prison, le 28 mai 1944, à 8 heures du matin, il était à nouveau arrêté par la Gestapo dans son garage. Conduit en vue d’un interrogatoire dans la salle de tortures de la Gestapo à Ploërmel, il fut terriblement battu, au point que, lorsqu’il fut transporté à la prison de Vannes, le concierge de la prison indiqua par la suite à sa famille qu’il était méconnaissable, défiguré à l’extrême par les coups reçus et par les souffrances endurées. André Thirion devait confier au Docteur Devau, que lorsqu’il avait vu ce dernier quitter la prison de Vannes, il pouvait à peine marcher et était contraint de se traîner le long du mur de la prison, pour aller faire sa toilette à la pompe, qui se trouvait dans la cour. Joseph Chérel fut transféré à la prison de Rennes, où il décédait d’ « une mort naturelle » selon le médecin-légiste, alors que selon les membres de la famille auxquels le corps de celui-ci était remis, il présentait aux tempes, deux plaies, qui paraissaient provenir de la pénétration de deux vis, plaies semblables à celles provoquées par l’application du casque qui permettait de serrer la tête de la victime comme dans un étau.
Ainsi que le soulignait le Docteur Devau, les Allemands « poussaient le cynisme jusqu’à son extrême limite imaginable en faisant venir Louis Chérel, détenu également à la prison de Rennes, pour lui faire voir le cadavre de son père ».
En effet, après avoir été torturés dans la prison de Vannes, Louis Chérel et Henri Calindre qui avait été contraint d’assister aux tortures infligées à leur ami, étaient tout d’abord transférés au fort de Penthièvre puis au camp Margueritte à Rennes.
Malgré les tortures subies, les deux hommes, selon les informations recueillies par le Docteur Devau, « avaient su garder héroïquement le silence sur ce qu’ils savaient ».
Voici plus précisément, à partir des témoignages recueillis entre juin et octobre 1944 par le Docteur Devau, comment ce dernier décrivait dans son rapport Jours d’épreuve les tortures subies par Louis Chérel :
Dans sa cellule [à Vannes] M. Louis Chérel n’a jamais reçu de soins. Le 10 mars 1944 l’une des soeurs de Louis Chérel vint à Vannes pour remettre au concierge un colis pour son frère. De la conciergerie où elle attendait qu’arrive son tour pour remettre le colis apporté, elle entendit des cris atroces. Il lui sembla reconnaître la voix de son frère et elle faillit s’évanouir. Grâce à un message que ce dernier a pu lui faire parvenir — il glissait dans les ourlets du linge qu’il était autorisé à renvoyer à sa famille en vue du blanchissage, de petites feuilles d’agenda de poche couvertes de son écriture très fine — elle a su par la suite qu’elle ne s’était pas trompée, son pauvre frère avait reçu ce jour-là dans sa cellule, ligoté sur son brancard, en présence de son camarade Henri Calindre qu’on avait fait venir spécialement pour cela auprès de lui, trois cents coups de nerfs de boeuf. Mais aucun de ces deux braves n’avoua. A la suite de cette terrible torture M. Louis Chérel n’a pu faire aucun mouvement pendant 15 jours. De la prison de Vannes, Louis Chérel fut transféré au Fort de Penthièvre où il resta jusqu’au 7 juin 1944. Il fut obligé par les Allemands à assister à la fusillade de ses camarades Le Gall de la Chapelle et des deux fils Caillaux de Quilly : torture morale terrible pour un être bon et sensible, comme le fut Louis Chérel. Le 7 juin 1944, Louis Chérel fut transféré du Fort de Penthièvre à la prison de Rennes. Lorsque le convoi de prisonniers passa par Vannes, les Allemands firent monter M. Chérel père dans le wagon où se trouvait sou fils. Quelle douleur a dû être la sienne, lorsqu’il a pu voir son père prisonnier des Allemands comme lui-même, sans avoir le droit d’échanger une parole avec lui.Louis Chérel a été condamné le 29 juin a être fusillé comme franc-tireur. Il a été exécuté le 30 juin 1944 au Polygone de Rennes. Il a reçu les balles en pleine poitrine. Il a été enterré par les Allemands à l’endroit même où il fut fusillé. Sur deux petites feuilles d’agenda qu’il a glissées dans la couture d’un vêtement, Louis Chérel a écrit un dernier message à sa famille. Le voici :
Le 29 juin à midi.
Bien chères mère, soeurs, frères, cousins, amis !
Cette fois tout est fini. Surtout ne vous lamentez pas. Il y a assez de chagrin. Je sais que la guerre aura creusé un grand vide dans notre famille. Je suis condamné à mort, mais ne tremblez pas. J’attends mon sort avec calme. Je regrette beaucoup la vie que j’aimais tant. J’aurai voulu vous voir une dernière fois avant de mourir, pour vous parler de mon cher père que vous connaissez tous. Turpin reste pour vous parler de tout cela. Bientôt la libération viendra pour vous. Mère, c’est à toi que je m’adresse. Je sais que le coup va être terrible pour toi. Pense que moi je suis brave et que toi aussi tu dois être brave. Tu sais que Minai et Ferdinand vont revenir [sa soeur déportée et son frère prisonnier en Allemagne] et qu’il faudra les consoler. Pauvre Ferdinand, moi qui avais fait tant de projets pour l’avenir pour nous deux. Et toi Yvonne [une de ses soeurs] saches sécher tes larmes, tu es jeune. Allons Madeleine [une autre soeur], je te souhaite beaucoup de bonheur avec Pierre, ce brave garçon, futur beau-frère que je ne reverrai plus. Armande [une 3e soeur] fonde aussi un foyer et si tu as un fils appelle-le Louis, comme son oncle. Quant à Yvonne [sa fiancée], Moreau et Marc, je vous souhaite le retour d’Amédée bien vite. Je sais que vous ne m’oublierez pas. Mais surtout prenez courage. Montrez-vous Français. Vive la France. Vengeance. Vous pouvez avoir la tête haute. Je n’ai pas failli à mon devoir, ni à ma parole. J’ai eu toujours le moral bon, grâce à ma petite Yvonne que j’aimais beaucoup. J’aurai voulu en faire ma compagne. Hélas ! Marie Basson, je ne serai jamais le parrain de ton bébé. J’avais beaucoup d’estime pour toi aussi. Fais porter mon nom à ton nouveau-né, je serai content. Adieu, je vous embrasse tous. Signé : Louis.
Le 30 juin 1944, avec 13 autres résistants, jugés comme eux la veille par le tribunal militaire allemand FK 748, Henri Calindre, âgé de 37 ans, Louis Cherel, âgé de 24 ans, Lionel Dorléans, âgé de 19 ans,Paul Hervy, âgé de 18 ans, René Salomon, âgé de 22 ans étaient fusillés sur la butte de la Maltière, dans le camp militaire situé sur la commune de Saint Jacques de la Lande.
Bien après leur exécution, les parents de certains jeunes gens ignoraient leur sort, puisqu’aussi bien le Docteur Devau dans son rapport rédigé en octobre 1944, indiquait que Lionel Dorléans, transféré à la prison de Vannes, y aurait reçu 360 coups de nerf de boeuf. Depuis ajoutait Devau « on était sans nouvelles de lui ». Quant à Paul Hervy, « on ignorait où il avait disparu ».
Parmi les autres patriotes exécutés ce jour là se trouvaient :
quatre jeunes gens originaires du Morbihan :
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Pierre Chevalier, F.T.P membre du triangle de direction du C.M.R
arrêté le 22 mai 1944 : il avait 21 ans.
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Jacques Féret, F.T.P membre du triangle de direction du C.M.R
arrêté le 22 mai 1944 : il avait 22 ans.
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Jean Kerangouarec, F.T.P membre du triangle de direction du C.M.R
arrêté le 22 mai 1944 : il avait 22 ans.
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Jacques Landuren, F.T.P membre du groupe de Landevant
arrêté le 7 mars 1944 : il avait 24 ans.
ainsi que deux jeunes hommes originaires des Côtes du Nord :
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Léon Guilloux, FTP, arrêté à Morlaix
il avait 28 ans.
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Yves Martin, arrêté lors d’une rafle à Maël Pestivien
il avait 21 ans.
quatre originaires du Finistère :
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Joseph Allain, FTP, arrêté le 7 mars 1944 à Landevant
il avait 20 ans.
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Jean Loyen, FTP
il avait 33 ans.
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Robert Pontet, FTP (compagnie de Morlaix)
arrêté à Rennes.
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Albert Van Hoevel, FTP (compagnie de Morlaix)
fait prisonnier pendant un combat contre des soldats allemands.
trois patriotes arrêtés en Ile et Vilaine :
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Joseph Gautier, FTP.
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Emile Gernigon, FTP, arrêté le 26 mai 1944
devant sa femme et leurs 3 enfants, dans sa ferme, servant de dépôt d’armes.
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Georges Pian alias Pierre Lecuyer, FTP
appartenant au maquis de Saint-Ganton, arrêté le 6 juin 1944 à Bécherel : il avait 19 ans.
Les indications sur les noms, actions, lieux d’arrestation, ont été relevées notamment dans les ouvrages suivants :
Le Morbihan en Guerre (édition de 1978) : Roger Leroux.
Le Livre mémorial de la Déportation, Tomes II et III.
Si vous relevez des inexactitudes, si vous détenez d’autres informations sur ces patriotes du Morbihan fusillés merci de nous les transmettre.